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Les Voyages d'Hachiko
14 décembre 2008

24 septembre

Photos

Départ de San Francisco. Inutile de dire que c'est l'un des départs qui m'a le plus peiné.  On aurait payé cher pour rester encore quelques jours. J'avais le sentiment de passer encore à coté de quelque chose, l'impression que quelques jours de plus sur l'étape n'auraient pas été de trop. J'aurais aimé faire le North Rim de Grand Canyon, j'aurais aimé voir le lower Antelope Canyon, et j'aurais aimé sillonner chaque rue de San Francisco. Dans chaque recoin de cette ville insolite, une surprise. Tout est source d'émerveillement !

Mais nous n'avons pas le choix, feu direction le sud, direction L.A. et sa pollution, direction LAX Airport, direction Paris, direction Metz... Première fois du Road Trip où je me sens réellement triste. Triste de quitter un lieu si fabuleux, et triste aussi de ressentir pour la première fois que l'aventure touche à sa fin...

Allez on se ressaisi, il nous reste encore de belles choses à voir. Première étape, l'aquarium de Monterey.
Il parait que c'est quelque chose ! Sincèrement, l'agencement de l'aquarium de La Rochelle est plus impressionnant. A Monterey, le bassin des requins est immense, mais je ne saurais pas dire s'il est plus grand qu'à La Rochelle. Tout le reste me semble plus petit. Après avoir cherché des infos pour comparer, il apparait que Monterey proposerait à peine une centaine d'espèces en plus que La Rochelle. Que la surface du bâtiment de Monterey (bureaux administratifs compris) fait environ 1000 m² de plus que celui de la Rochelle. Pas beaucoup d'autres infos, mais encore une fois, les ricains semblent faire beaucoup de cinéma pour pas grand chose. En revanche quelques originalités à Monterey :

- Le bassin tactile. Deux grosses raies noires vont et viennent dans un bassin peu profond, mais assez long... Après un coup de pschit désinfectant sur les mains, on peut tenter de les caresser... Ca c'est quelque chose qui m'inquiète quand-même pas mal, que tout le monde puisse mettre ses pattes plus ou moins propres dans le bassin des poissons... genre "allez on sacrifie deux raies pour le spectacle"... J'espère sincèrement que ce n'est pas le cas ! Les raies sont toutes douces, à la limite du gluant, c'est une drôle de sensation.

- Plus loin, des petits box dans lesquels des concombres de mer, des étoiles de mer, des oursins. On peut tous les caresser. Première fois de ma vie que je vois une étoile de mer se déplacer sous mes yeux. Incroyable même d'imaginer la souplesse de ses branches qui se tordent avec une lenteur extrême.

- Le bassin à vagues. Une machine envoie un très fort jet d'eau  dans un bassin. L'aquarium est fait de telle sorte qu'on peut passer sous la vague... assez marrant.

- Là-bas, un petit aquarium pour les loutres. Animaux exceptionnels de drôlerie. Ils ont de tels comportements qu'on pourrait les prendre pour des humains. Et ca ne fait que contribuer à leur charme. Ils nagent l'un contre l'autre, sur le dos, et se tiennent la patte. Parfois on dirait qu'ils se font des câlins. D'autres se prélassent dans un seau de glace. Ils sont tellement adorables ! Ce qui me chagrine un peu, c'est l'espace restreint dont ils semblent disposer... on n'imagine pas ces animaux là dans des bocaux...

- Du coté des oiseaux de mer, une plage de sable est reconstituée, avec les plantes, des poissons un peu plus loin, et ces fameux petits oiseaux qu'on a vu tracer à toute vitesse sur les plages de San Francisco. Des oiseaux qui se déplacent à la manière d'une souris... Evidemment, quelques plumes en moins leur évite de s'envoler trop loin et de quitter l'aquarium pour retrouver leur liberté... C'est toujours un point sensible pour moi lorsque je vais voir les animaux en captivité. Peut-être que ce sont des animaux blessés et récupérés. Peut être en voie d'extinction que l'on cherche à reproduire... Mais ca fait toujours mal au cœur de voir la limite de leur monde. Un plafond... une vitre...

- Le pire du pire, c'est "l'aquarium à pingouins" : Derrière une vitre, une fausse banquise en plastique, et un peu d'eau en bas, pas très profond, pas de quoi plonger. A vue de nez, pas plus de 30m² de surface, pour une vingtaine de pingouin... Oui ok les pingouins sont tous collés les uns aux autres en temps normal. Mais ils ont de l'espace, et de l'air frais. En vrai ceux là nagent jusqu'à 24km/heure. Ici ils peuvent juste faire trempette ! Et l'air est irrespirable tellement ca pue. Faudrait p't-être voir à les nettoyer :/ Pas terrib' terrib' tout ca. Même chéri qu'est largement moins sensible que moi au bien être animal n'a pas envie de rester face à ce "spectacle" une seconde de plus... C'est plutôt navrant !

Ainsi nous repartons plutôt déçus par cette visite. Encore quelque chose que nous aurions pu ne pas faire, sans regret !

Direction Carmel, et sa 17 Mile Drive. Une petite route qui longe la côte dans les beaux quartiers de richissimes stars et hommes d'affaire. On commence par une plage de galets blancs, où chaque touriste a laissé son emprunte, son artefact.
Plus loin un rocher à mouettes et à lions de mer. Plus loin encore des arbres étranges, et des forêts de Cyprès. Cette côte sauvage est vraiment sublime. Et l'on imagine que ceux qui vivent là, avec vue sur le pacifique et le coucher de soleil n'y portent guère plus attention que nous ne portons attention à nos Hauts-Fourneaux lorrains...
Tout est calme. Même les touristes passent au compte goutte (en fin de journée) et respectent le silence de la nature.

On fini par entrer dans le centre de Carmel, dont le maire n'est autre que Mr Eastwood, Clint de son prénom. Merci M'sieur d'avoir autorisé à nouveau la consommation de glaces dans les rues !
Il faut dire que Carmel c'est quelque chose. Une petite bourgade bourgeoise au possible, plus propre que M. Propre, et sans doute plus sûre que le coffre fort de la banque de France. Le FBI est partout, même si on n'le voit pas ! Première chose, se garer au plus vite au bord de la plage, pour admirer, pour l'avant dernière fois, le coucher de soleil au dessus du pacifique.
Comment ca je suis une hystéro-compulsive du coucher de soleil ? M'enfin je n'vous permets point !
Donc nous voilà pieds nus dans le sable, à courir jusqu'au bord de l'eau. Le sable est tellement fin, tellement blanc ! Je n'avais jamais vu ca ! Tout est beau. La côte, l'horizon, et les petites maisons-cocon derrière nous. Le soleil nous quitte, et nous avons deux possibilités. Soit partir dès maintenant pour San Luis Obispo, soit rester là et manger un morceau avant de prendre la route. Quoi qu'il arrive, on l'a dans l'os pour le "Big Sur", le trajet se fera forcément de nuit.
Comme ce petit patelin nous parait fort sympathique et qu'on avait toujours pas eu l'occasion de se faire un bon resto pour notre mariage (faut dire qu'un bon resto là-bas, c'est quand-même pas ce qu'il y a de plus courant - mauvaise langue :p-), voilà l'occasion toute trouvée.
Le guide du routard nous conseille un p'tit resto à la française, avec un nom bien d'chez nous. Une fois sur place, le nom à changé (La Bicyclette), et le proprio aussi. On s'en est rendu compte car lorsque j'ai prononcé à la française le nom du plat écrit en français sur la carte "magret de canard aux fruits confits" (ou quelque chose du genre), le serveur m'a regardé comme si je sortais de l'asile... On a ensuite discuté un peu avec lui et celui qui semblait être le patron, les gars avaient l'air d'être plutôt mal à l'aise de recevoir des vrais français... comme si on allait les traiter de fumistes parce qu'ils passent (eux aussi) du Patricia Kaas et de la Piaf dans leur resto alors qu'ils ne pigent pas deux mots de français... C'est leur business, pas le notre. Par contre, les gens là bas ! Ouh mon Dieu ! Mémés à chignons et gros bijoux clinquants, brillants et pendants de tout leur poids à leur oreilles fripées, à leur doigts noueux et leur cou détendu... Pépés-costumes-cravates, ca rigole pas. Et nous, v'là pas qu'on entre en basket, pantacourts sableux et tee-shirts froissés. Bin oé c'était pas prévu. Mais nous on s'en fou, on est français pour du vrai, pas besoin de faire de chichi, on a juste la classe... what else ?

Le repas fini, il nous faut reprendre la route, mais surtout et avant toute chose, mettre de l'essence. On traverse donc les petites rues de boutiques chics (bijoux, peintures et diverses œuvres d'art) pour trouver une première station fermée. La deuxième éteint ses lumières en nous voyant arriver, la 3ème le mec sort de son magasin pour nous dire qu'il est fermé et que c'est trop chiant de rallumer la caisse enregistreuse. Panique à bord, si toutes les stations ferment, comment on fait nous pour nos 200 km restants ? On a réservé l'hôtel, on a rien d'autre sur place...
Finalement et par je ne sais quel miracle on a pu trouver une station ouverte sur la route... du genre c'était moins une !

Et nous voilà parti pour longer le Big Sur, la plus belle partie de côte pacifique entre San Francisco et Los Angeles. A la base, c'est quand-même moi qui voulais absolument faire cette côte en voiture, et au final, on n'en a même pas vraiment profité.
20h30, nuit noire totale, brouillard à ne pas y voir à plus d' 1,50 m devant la voiture. Virages en épingle à n'en plus finir, route complètement défoncée et en travaux en bord de falaise. Pas de marquage au sol, pas de lumière. La pire route que nous ayons eu à faire de toute notre jeune vie !!
A mi-parcours on trouve un dégagement sur la route, devant ce qui semble être un p'tit resto fermé, et on décide de s'arrêter, histoire de se détendre un peu. On descend de la voiture pour fumer une clope. Il y a juste un p'tit lampadaire. On entend du bruit. Un mec tout bizarre sort de l'espèce de cabanon délabré et dépose un sac poubelle. Puis il y a d'autres bruits dans les feuillages, à coté de la route, des bruits lourds, pas juste un battement d'ailes... On commence à flipper un peu, en imaginant le mec ressortir avec un couteau de boucher, ou pire même, un masque blanc à trous et une tronçonneuse... On finira pas la clope ! On remonte à toute vitesse dans la voiture, et nous voilà repartis pour la galère.
Après avoir évité de justesse un daim en plein milieu de la route, on est finalement arrivés vers 1heure du matin à San Luis Obispo, lessivés. Notre grosse erreur aura été de ne pas avoir pris l'autoroute, puisque, de nuit, cela n'aurait rien changé et on aurait gagné pas loin de deux heures de trajet... Mais bon, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend !

D'ailleurs, notre conseil à ceux qui le peuvent, c'est de faire la route dans le sens SF/LA et pas l'inverse. Car en descendant sur LA, tous les points de vue sont sur notre droite, relativement "facile" de s'y arrêter, pour peu qu'on ai pas un gros con de français qui nous colle au cul :p
En revanche, dans l'autre sens, je tenterais pas de couper la route, avec si peu de visibilité, pour m'arrêter à contre sens sur ces points de vue, qui ne laissent souvent guère de place à plus d'un véhicule à la fois.
Ce ne sont que des petits dégagements...

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